mardi 6 janvier 2009

Historique de l'Arme du Train

Le mot logistique apparaît en France au XVIIe siècle, où il désigne généralement la science du raisonnement et du calcul. L’apport et l’importance de la logistique ont beaucoup varié au gré des temps, mais c’est à partir de l’époque napoléonienne que celle-ci se signale par un retour en force. Jusqu’alors, les unités intervenaient un peu partout hors de France et les transports de ravitaillement étaient confiés à des compagnies civiles. Quant aux livraisons, elles n’étaient pas effectuées sur les lieux mêmes des combats et une grande partie des ressources disparaissait avant même d’arriver à destination. Napoléon prend donc la décision de militariser la logistique. En 1800, il crée le train d’artillerie et les inspecteurs aux revues (qui, plus tard, en 1817, c’est-à-dire sous Louis XVIII, deviendront des intendants militaires).

Le 26 mars 1807, l’empereur Napoléon 1er décide de militariser le service des transports pour offrir à son armée des ravitaillements fiables. Ainsi est née l’arme du train. Depuis 200 ans, présente sur tous les fronts, partout dans le monde, elle n’a cessé de s’adapter pour remplir cette mission.



1807 – 1914 :
Sous le 1er Empire le train participe à toutes les campagnes napoléoniennes. Alors hippomobile, il est chargé de l’approvisionnement des troupes en campagne et du transport des blessés. En 1808 en Espagne, les tringlots doivent soutenir une armée de 100 000 hommes. Le mulet se révèle alors être le meilleur moyen de traverser un relief particulièrement accidenté. Les premières compagnies muletières du train sont créées. Elles seront également à l’honneur en Algérie à partir de 1830. Le maréchal Bugeaud écrira : "c’est le fantassin et le tringlot avec ses mulets qui ont conquis l’Algérie". Au début du XXème siècle, au Maroc, le train devient chamelier pour assurer les ravitaillements à travers le désert entre les postes et les bases d’opérations.


1914 – 1939 :
Au cours de la Grande Guerre, le train des équipages s’illustre avec le service automobile. Ce nouveau mode de transport fait très vite émerger la nécessité d’une régulation.

En février 1916, la première commission régulatrice automobile, prélude de la circulation routière, est créée pour assurer le contrôle de la circulation sur la route départementale reliant Bar-Le-Duc à Verdun (Voie Sacrée). Le train hippomobile subsiste et continue à porter les ravitaillements au plus près du front. Le général Ludendorff écrira dans ses mémoires : "la victoire française de 1918 est la victoire du camion français sur le rail allemand".

1939 – 1945 :
En 1939, à la mobilisation, le train représente 300 000 hommes, 100 000 véhicules automobiles et 27 000 véhicules hippomobiles. Il s’illustrera lors des combats de Gennes-Saumur (juin 1940), dans la résistance et sur les routes de la libération dans les forces françaises libres. En 1945, le train obtient son indépendance avec la création d’une direction d’arme, le maintien de son inspection et la création de l’école d’application du train à Tours.

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